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Se rassembler, s’organiser et agir

Lors du dernier congrès de l’association des maires des petites villes de France  ( A.P.V.F) Les élus locaux des petites villes de France dressent un constat inquiétant pour l’avenir des municipalités en France. Alors que certains chercheurs prônent une restructuration des communes jugées trop coûteuses et pas assez efficaces, d’autres veulent apporter des solutions basées sur l’accompagnement, la formation et le rassemblement. 

Les associations de maires

Au cours de ces dernières décennies, des associations regroupant des communes ont vu le jour comme l’AMRF en 1971, APVF en 1989 ou France urbaine en 2015. Leurs objectifs : défendre la notion même de l’élu de proximité si important aux yeux des administrés.

liste des associations de maires : amrf logo
liste des associations de maires : apvf logo

Le profil social des maires affiche une dynamique et une  spécificité particulière. La professionnalisation ayant gagné du terrain, il est essentiel de débattre sur cette nouvelle forme de mandat en tenant compte des différentes tailles des communes. Ce qui est vrai, chez l’un , ne l’est pas forcément chez l’autre. 

Se rassembler 

Le rôle des associations de maires consiste aussi à souder le travail collectif par des rassemblements induisant une réflexion permanente du rôle de l’élu. Parallèlement à cette dynamique, le maire, au sein de son quotidien, se doit de veiller à construire une démarche spécifique afin de :

  1. Faire face à de nouveaux enjeux démographiques, environnementaux, circulation, sécurité sanitaire, écologie et environnement en adaptant le design urbain à ces impératifs pour construire l’aménagement urbain et citadin de demain.  
  2. Répondre aux attentes des administrés continuellement à l’affût de réponses à leurs questions motivées par l’évolution du système économique, écologique, social, culturel et éducatif d’un pays en pleine mutation.

Les choses changent vite !  La liberté individuelle menacée ?

 Sans tomber dans la science-fiction, des projets pharaoniques ou révolutionnaires sont déjà à l’œuvre pour une visée 2050…. C’est presque demain. C’est maintenant que se décident les grandes tendances de l’urbanisation.

Le climat est le premier facteur de transformation avec l’adaptation à la chaleur, aux tempêtes ou à la montée des eaux. Au-delà d’une généralisation des normes parasismiques, c’est d’abord le comportement des bâtiments face aux éléments qui ne cesse d’évoluer. Depuis 2020, une réglementation thermique impose désormais à toute nouvelle construction de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme, notamment grâce au soleil ou au vent. Une tendance qui devrait conduire les villes à être autosuffisantes en énergie. De nombreuses innovations technologiques permettent l’exploitation des ressources naturelles : spray de peinture nano photovoltaïque ou de nouvelles générations d’éoliennes avec un modèle urbain discret et silencieux.

Ainsi, l’intelligence artificielle, l’informatique de plus en plus indispensable dans la vie quotidienne, la robotisation et la surveillance des espaces publics sont devenues une véritable attente des électeurs.

Si ces nouvelles technologies ne cessent de frapper aux portes de notre quotidien, où placer la sauvegarde des libertés individuelles ? L’un des nouveaux rôles de l’élu est d’être non seulement une courroie de transmission avec la population souvent inquiète de l’arrivée du « tout robotique » ou du « tout dématérialisé »

Un futur proche qui dépasse la fiction

Nos villes pourraient aussi se doter de nombreux systèmes de contrôles automatiques à des fins sanitaire [température corporelle, détection des symptômes] ou sécuritaire [reconnaissance vocale et faciale, situation de détresse].

Beaucoup de ces procédés sont décriés pour leur éventuelle dérive liberticide. L’un des défis majeurs des élus sera donc de les utiliser sans devenir « Big Brother ».

Replacer l’humain au centre du jeu

Dans un contexte sanitaire qui a poussé la population à changer de paradigme, il est important, pour maintenir la démocratie à un haut niveau, de procéder à des politiques valorisant la co-participation et la transparence de l’action politique auprès des administrés en attente de tels processus. Pour compenser l’essor technologique, l’espace urbain devra relever un défi : remettre l’homme au centre du jeu.

Il est urgent de se réapproprier les lieux publics : « le bien commun est une notion d’autant plus précieuse qu’il tend à disparaître.  Il faut offrir au piéton, aux cyclistes des bouffées d’air et de liberté. » « Il est vital de créer des moments de plaisir dans les cités toujours plus anonymes et oppressantes ». C’est aussi des habitants eux-mêmes que pourraient provenir de nouvelles initiatives. La co-conception des politiques publiques par les usagers et les différentes parties prenantes tend à se généraliser.

La formation des élus : Une des pistes essentielles

Depuis 2017, l’état contribue financièrement au développement d’un programme de formation des élus locaux dans le but de leur apporter des outils et des accompagnements techniques afin d’enrichir leurs compétences et savoir-faire pour faire face sereinement aux nouveaux enjeux que requiert leurs fonctions.

Une loi arrive : La loi 3DS

Accroître les responsabilités des collectivités locales, permettre la multiplication de points d’accueil des services de l’État sur le territoire, faciliter les mesures administratives de l’action publique, tels sont les objectifs ambitieux de ce projet de loi.

Il se base sur l’expérience locale et fait suite aux nombreux débats entre les élus de territoires et la président de la République, Emmanuel Macron.  Rappelons que les communes sont le premier rempart administratif pour les habitants. Depuis quelques années des mesures de simplification éclosent un peu partout sur l’hexagone. Celles-ci se sont surtout concentrées autour de la réalisation d’actes administratifs par internet en restant chez soi. Seulement ce concept a ses limites et il ne réduit pas le fossé énorme qui existe entre les communes rurales et urbaines au niveau de la prise en compte administrative. Ce projet de loi se veut de rectifier le tir. Qui ne voudrait pas de décentralisation, de simplification, du retour des services de l’état ? Personne ! Seulement ces mesures devront s’accompagner de conseil et de formation pour que les communes de 500 à 10 000 habitants situées en zones rurales puissent prendre part activement à cette loi.

Au-delà de cette loi, il sera important de connaître les moyens financiers et humains que l’État compte apporter pour que ce dispositif prenne corps.

Les nouveaux défis des élus sont à présent connus et l’ensemble des acteurs politiques de notre territoire en est conscient. Il reste à mettre en place une dynamique allant dans le bon sens et apporter ainsi encore plus d’espoir à celles et ceux qui ont pris cet engagement prestigieux d’administrer nos cités.

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